- ARGOUSIER
- ARGOUSIERARGOUSIEROn ignore en France ce bel arbrisseau épineux (Hippophae rhamnoides L., eléagnacées), spontané dans les Alpes et sur le littoral de la Manche et dont le fruit renferme quatre fois plus de vitamine C que le citron. En Europe centrale, on le cultive pour l’extraction de l’acide ascorbique. La baie acide de l’argousier, cueillie en automne, sert à préparer une gelée (exclure les graines, dures, laxatives) et un sirop antiscorbutiques et anti-infectieux, utiles en temps de grippe. Il renferme en outre une huile grasse riche en provitamine A. Des travaux récents ont montré que l’extrait d’argousier entravait le progrès des tumeurs malignes chez l’animal. Dans les pays du Nord, les fruits d’argousier sont condimentaires (leur suc, concentré par évaporation, accompagne les poissons). Les baies d’argousier sont une précieuse ressource hivernale pour les oiseaux. Les faisans les recherchent au point que, dans le nord de l’Europe, on plante spécialement l’arbrisseau dans les réserves de chasse pour les y retenir. Les feuilles et les jeunes pousses, qui renferment une matière colorante jaune, la quercétine, sont tinctoriales. Avec des sels de fer, elles teignent en gris ou en brun.• 1783; probablt mot préroman, du rad. arg- « épine »♦ Arbrisseau vivace, épineux (éléagnacées), des terrains pauvres et des friches (encore appelé faux nerprun, saule épineux, griset).⇒ARGOUS(S)IER, (ARGOUSIER, ARGOUSSIER) subst. masc.Arbrisseau épineux de la famille des éléagnées, possédant un feuillage à reflets argentés et dont on se sert pour fixer les sables. Synon. sc. hippophaë rhamnoïdes; synon. pop. saule épineux, épine marine, griset (cf. ROLL. Flore t. 9 1967, pp. 210-211) :• 1. Et la Durance, cette chèvre, — ardente à la course, farouche, vorace, — qui ronge en passant et cades et argousiers; — cette fille sémillante — qui vient du puits avec sa cruche, — et qui répand son onde — en jouant avec les gars qu'elle trouve par la route.F. MISTRAL, Mireille, trad. de Mirèio, Avignon, J. Roumanille, 1859, p. 97.• 2. Travaillant ce matin devant la triple fenêtre du salon, j'observe la singulière opération jardinière que les oiseaux, tant fauvettes que moineaux, font subir au buisson d'argousiers de mon petit jardin. Ils picorent et aveuglent les bourgeons naissants de chaque branche; mais chaque rameau, trop flexible, n'offre perchoir qu'à sa base, de sorte que les oiseaux ne peuvent facilement atteindre que les premiers bourgeons, ceux du bas, les plus proches du tronc. Ceux de l'extrémité de chaque tigelle sont par là même préservés; et c'est précisément vers ceux-ci que se précipite la sève; de sorte que l'arbuste se détasse et s'étende et s'élargisse le plus possible.GIDE, Journal, 1922, p. 728.PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[
]. 2. Hist. — GATTEL 1841, Lar. 19e, LITTRÉ et DG enregistrent la forme mod. avec un seul s. LAND. 1834 et BESCH. 1845 écrivent le mot argoussier avec 2 s (transcrit : ar-gou-cié ds LAND. 1834). GUÉRIN 1892 emploie comme vedette parallèlement argousier ou argoussier.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1783 argoussier (Encyclop. Méth. ds DG); 1803 argousier (BOISTE).Orig. obsc. (FEW t. 21, p. 98b). Le mot semble localisé dans la région alpine : Italie du nord et domaine franco-provençal. Il est attesté dans cette aire — d'une part, par des formes en -rc- (Locarnomasc. « aubépine »; Turin arcosse fém. « pinus mugus »; Haute-Savoie arcosses plur. « arbousier »; S.-Jean-de-Maurienne arcosses en 1585; dauph. arcoussa « arbousier »; grenoblois arcousse « épine », J. HUBSCHMID, Substratprobleme ds Vox rom., t. 19, p. 148) — d'autre part, par des formes en -rg- (dial. de Suisse romande, type argos « argousier », attesté ds le topon. Les Argosses dep. 1729, Pat. Suisse rom.; prov. mod. argousié, MISTRAL; les formes fr. citées supra s'inscrivent dans cette suite). J. HUBSCHMID, loc. cit., postule pour le type en -rc- une base préromane arkossa, et pour le type en -rg- une variante arkokia. Les formes fr. représentent une normalisation p. anal. avec les noms d'arbres ou d'arbustes en -ier.
L'hyp. d'un croisement de arbousier avec le dial. argouié « houx », lui-même croisement du lat. acucula avec acrifolium (EWFS2) manque de vraisemblance; il est probable cependant que des confusions se sont établies entre arbousier et argousier : v. pour le Rouergue, MISTRAL, s.v. arbous « arbousier », var. argous et s.v. arbousso « arbousse », var. argousso.STAT. — Fréq. abs. littér. :2.BBG. — BOUILLET 1859. — BRARD 1838. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — PRIVAT-FOC. 1870.argousier [aʀguzje] n. m.ÉTYM. 1783, argoussier; argousier, 1811; orig. incert., probablt mot préroman (ligure) des régions alpines, du rad. arg- « épine ».❖♦ Arbrisseau vivace, épineux, dont le feuillage a des reflets argentés, et qui sert à fixer les sols sablonneux (famille des Éléagnacées; n. sc. : hippophaé).➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
Encyclopédie Universelle. 2012.